J’avais choisi cette cyclo comme mon objectif cyclo de l’année.
J’avais rallongé les heures de selle et le dénivelé depuis quelques semaines, mais pas possible de faire de vrai col auparavant, ce qui apporte toujours un plus.
Coté météo, c’est la canicule avec quasi 20° déjà au départ à 8h du matin et aux alentours de 35° prévus en fin d’épreuve.
Autant dire que je pars léger au niveau vestimentaire, et rempli à ras bord de boisson et barres énergétiques. La veille, j’ai regardé avec attention les points de ravitos et je sais déjà qu’il faudra m’arrêter plusieurs fois pour tenir au niveau liquide, je me prépare à souffrir !
Petit échauffement calibré comme d’habitude, et je me place sur la ligne assez tôt car avec mon dossard 487 je sais que je passerai la ligne près de 2 minutes après le coup de canon légendaire du départ ici à Ambert.
Malgré tout, il y a déjà pas mal de coureurs dans mon SAS, il fallait s’y attendre. Je rencontre Pascal Vanhoutte et on fait un brin de causette en discutant de notre saison avant le départ. Pascal fera le 115km. Je pars pour le 155 qu’on peut résumer à 4 cols, deux principaux d’1h / 1h20 d’ascension pour moi, 2 autres d’une vingtaine de minutes d’après ma dernière venue ici il y a deux ans. En tout, près de 3h de montées, certes avec des pourcentages assez « sympas » autour de 5/6 % de moyenne.
Coup de canon …. ça grimpe dès les premiers kilomètres, donc sélection très rapide. Ça me permet de remonter pas mal de monde sans être freiné. A vrai dire je dépasse des centaines de coureurs. Quelques avions me doublent aussi, mais je reste sérieux et commence déjà à gérer la course, j’en ai pour près de 6h donc pas question de se laisser emballer. L’objectif du début de course ici est de me trouver un groupe qui roule jusqu’au premier gros col. C’est ce qui se passe avec une quinzaine de cyclos. J’y retrouve Philippe Bardet, un ancien du club avec qui j’échange quelques mots dans la vallée.
J’attaque donc avec mon groupe le pied du col du Béal. Ça va un poil trop fort à mon goût. Je laisse faire et me met déjà à un rythme de croisière. Je les récupères quelques centaines de mètres plus loin. A mi- col environ, je profite de pourcentages un peu plus importants pour me porter en tête , augmenter légèrement le rythme et finir le col seul. Premier arrêt liquide en express et je bascule tout de suite dans la descente sans perdre de temps, et surtout pour me mettre dans le rythme. Sur cette cyclo, par temps sec, les descentes ne sont que plaisir. Des voies larges, bon revêtement, pas de voitures, travail des commissaires nickel, je peux « trajecter » à volonté en toute confiance. Je ne subis pas la descente, quel pied !
En bas, on ré attaque tout de suite le col du Chansert. Petite route étroite cette fois, ombragée. Le pied dans l’effort cette fois. Même exercice pour moi, avec légère accélération dans la partie supérieure. Au sommet grosse ambiance, je ne m’arrête pas au ravito, mais je tape dans les mains des enfants alignés sur le bord de la route qui crient et nous encouragent, un bon moment !
Re-Descente, puis col des Supeyres 14km à 5,2%. Près de 100km réalisés et 3h30 de course, la fatigue commence à se faire sentir. Cette fois, mon rythme est un peu moins élevé et restera le même jusqu’en haut. Pourtant, je dépasse encore pas mal de monde, majoritairement des coureurs des autres parcours. Seul un coureur me dépasse dans cette ascension. Courte descente avant environ ¼ d’heure de montagnes russes très usantes sur les hauteurs contre le vent, heureusement j’ai pris un bon petit groupe de 5 et ça roule bien. Avant la descente, un dernier ravito express sans oublier de remercier les bénévoles qui ont tous le sourire. Cette fois, dans la descente, je me choppe une habituelle crampe à l’intérieur de la cuisse … pas un de ces muscles qui servent à pédaler, non non, mais souvent crispé dans la descente ça m’arrive … Je jure sur ma monture, je tente de me détendre et de taper sur ma cuisse…. Ça dure 2 bonnes minutes puis je peux reprendre. Un autre coureur m’a rejoint pendant ma mésaventure et je fais un bout de vallée avec lui. Nous avons en point de mire un groupe d’une dizaine de coureurs, mais l’entente n’est pas cordiale, il ne veut pas vraiment rouler avant le dernier col. On fait quand même l’ascension ensemble. Je tente d’augmenter le rythme, mais je suis en limite. Vers la fin, on double Pascal Vanhoutte que j’encourage à l’approche de la fin de course. Arrive le sommet, mon « compagnon » d’ascension prend un peu d’avance je ne me mets pas dans le rouge en vue de la fin. En effet, je sais qu’il y a une petite surprise dans la dernière descente. Un peu plus loin, je finis par le rattraper avec le coureur qui m’avait dépassé dans les Supeyres. A leur attitude, ils semblent avoir fini leur course, alors je ne me pose pas de question et je les passe en faisant en sorte qu’ils ne prennent pas la roue. La « surprise » arrive … un commissaire au milieu de la chaussée en pleine descente, bifurcation sur la droite pour un petit mur de 600m. J’arrive vite et j’y vais pied dedans en force, je sais que c’est le dernier effort. Ouf, ça passe, je ne cale pas, un coup d’œil dans le rétro, personne, et je bascule cette fois jusqu’à l’arrivée.
Bilan : 5h45 pour 26.9 de moyenne. 63e place au scratch sur 300. Et 6ème de ma catégorie, le podium étant à 15 minutes de mieux (+1,4km/h de moyenne)… pourquoi ne pas s’y frotter un jour avec une bonne préparation. Ce résultat est un de mes meilleurs résultats en cyclo. Avec la chaleur et le peu de dénivelé de cette année, difficile d’espérer mieux. Donc une très bonne journée pour moi et l’envie de refaire une cyclo de montagne très vite !
Laurent Guilmeau